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Dans ma bibliothèque – Saga stéréotypée pour jeunesse avertie…

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Comme vous l’aurez compris, je n’ai pas souhaité faire de cette rubrique une ode aux auteurs que tout le monde connaît. Je ne vois aucun intérêt à vous présenter des livres comme Le Seigneurs de Anneaux, Dune ou Fondation. Encore moins l’œuvre de Balzac, Tolstoï ou Joyce (sauf si vous réclamez. Et encore…). Mon idée est plutôt de parler de livres qui selon mon expérience passent un peu plus inaperçus mais qui toujours selon moi valent la peine d’être présentés. Et aujourd’hui je vais vous parler d’une série d’heroic fantasy sur laquelle je suis très partagée, mais que j’ai finalement assez appréciée pour avoir envie de lui faire un peu de pub…

Les livres :
La série de l’Elfe de Lune, comme son nom l’indique, est une saga d’heroic fantasy qui a pour héroïne Luna, aussi appelée Sylnodel, une elfe dite de lune (ou argentée), soit une des races d’elfes présentes dans l’univers de la série parmi tant d’autres (elfes de Lumière, elfe des Bois, elfes marins, drows…). La saga composée de douze volumes est vendue en général au rayon littérature jeunesse, même si certains passages ne sont selon moi pas à mettre entre toutes les mains… Vous ne trouverez pas ces livres chez tous les libraires, loin de là, car ils ont été publiés aux Éditions Michel Quintin, qui est une maison québécoise. Vous pourrez si vous êtes intéressés vous les procurer sur internet moyennant entre 6 et 8€ par tome sans les frais de port, et pour les parisiens, les commander via la Librairie du Québec (Paris 5ème) pour le même prix.

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Couverture du Tome 1, La Cité maudite

L’auteur :
Élodie Tirel est une auteur de fantasy qui en est à sa troisième série, la première ayant remporté pour son tome 1 le prix Merlin en 2008. Elle vit à saint Malo et ne me demandez pas pourquoi les livres sont édités au Québec, je n’en ai aucune idée…

Mon avis :
J’ai dit que j’étais partagée sur cette série… De mon point de vue de lectrice aguerrie, ça a été une expérience pleine de paradoxes.
Au premier coup d’œil, vous avez affaire à une écriture simple et fluide, effectivement très adaptée pour les jeunes. Vous avez une héroïne très clichée, une princesse elfe de douze ans, qui grandit au fil des romans, partagée entre ses responsabilités de fille parfaite et son besoin de s’amuser. Un stéréotype, oui, mais qui tient bon la route. Vous avez un univers très classique de l’heroic fantasy, lui aussi bourré de clichés et peuplé de stéréotypes : elfes parfaits, puissants, toujours sublimes, même les plus méchants, nains sales et grognons, humains insignifiants, vampires sanguinaires et gothiques, loups garous en guerre contre les vampires, quêtes sacrées … Autant dire que quand on apprécie lune littérature fantasy un peu originale, on a envie, légitimement, de passer son chemin.
Mais ce n’est pas si simple, et l’histoire en évoluant le montre : même si je sais que les jeunes d’aujourd’hui sont de plus en plus précoces, la classification « jeunesse » de la série est parfois un peu mise à mal par le contenu : parricide, tortures, génocides, assassinats variés, guerres générales et civiles… oui, on ne dirait pas comme ça en lisant le début du tome 1, mais vous avez tout ça dans cette histoire, une rivière de sang dans un enrobage de sucre et de guimauve… Inattendu, et finalement bienvenu.
En outre, il arrive que certains clichés soient mis à mal par les besoins de l’histoire. La guerre habituelle entre les « méchants » et « gentils » qu’on retrouve souvent dans les romans du genre s’émaille de revirements et trahisons, pour finalement se limiter à une base d’histoire très simple : ce sont deux personnes qui s’affrontent, et ceux qui les entourent et les soutiennent s’entre-tuent sans autre raison que leur soutient à l’une ou à l’autre, voire à l’une puis à l’autre. Au delà du traditionnel bien/mal, on en arrive à une simple histoire de famille, assez ordinaire certes, mais bien menée…
Niveau ambiance, c’est très disparate : vous pouvez vous retrouver dans un palais elfe (avec tout ce que ça implique de raffinement) comme dans les égouts d’une cité, en passant par des arènes de combats, les sphères des dieux (oui, les dieux sont très présents dans cette histoire. Certains ont un sens de l’humour très personnel parfois, c’est intéressant), des steppes lugubres, le fond de l’océan (j’ai parlé d’elfes marins tout à l’heure rappelez vous)… Là encore, on peut accuser l’auteur de faire faire des détours à son histoire pour être sûre de nous faire passer par toutes les situations stéréotypées qu’elle a pu trouver, mais d’un autre côté, c’est plutôt bien fait, alors peut on vraiment s’en plaindre ? Je vous l’avais dit : partagée par les paradoxes…

Du coup, cette série, je vais lui mettre deux notes : si je n’écoute que mon ressenti personnel, celui qui a mordu à l’hameçon de l’univers, mis de côté les critiques de clichés le temps de profiter de la lecture, je reste sur une note de 15/20. Mais si je juge d’un point de vue réaliste, ça reste des livres « faciles » quant à leur contenu, qui ne pourront pas plaire à tout le monde, clairement… ce qui nous fait redescendre à 12/20. Si j’ai un conseil à donner à ceux qui pourraient avoir la curiosité d’aller voir plus loin, avant de vous procurer le premier tome, faites un tour sur le site de la série, qui n’est pas trop mal fait, où vous pourrez lire quelques chapitres, et qui vous dira donc mieux que moi si vous pouvez aimer cette série ou non.

Un extrait :  (Tome 3, Le Combat des Dieux)
 » (…) – Impressionnante démonstration ! Glapit Lloth, apparemment indemne. Personne n’aurait pu survivre à une onde de choc d’une telle puissance. Félicitations ! Mais le problème avec les divinités, c’est qu’elles sont… immortelles ! Dommage, hein ? Je te croyais plus intelligente, Sylnodel. Je suis déçue. Très déçue. Sache que je ne pactise jamais avec ceux qui me déçoivent. Alors, je vais te tuer, petite traîtresse. Lentement, à petit feu, pour te faire payer ton incroyable audace. Et quand j’en aurais terminé de jouer, j’enfoncerai profondément mes griffes dans tes entrailles encore chaudes et poisseuses…
Ces dernier mots, crachés comme du venin, firent germer une idée dans l’esprit de Luna.
Une idée folle. Désespérée.
Mais la seule capable de lui sauver la vie.
– Vous jubilez un peu vite ! Lui reprocha Luna, tout en restant la plus recroquevillée possible. Vous parlez de ma mort alors que vous ne me tenez même pas encore dans vos sales pattes !
– Justement, Sylnodel, mes sales pattes, comme tu dis, sont recouvertes d’un métal contre lequel tu ne peux rien. Malgré le pouvoir du Dragon, tu ne pourras pas échapper à leur étreinte ! «