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Dans ma bibliothèque – Des histoires d’Ange

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Bonjour tout le monde… Comme vous avez sans doute pu le constater, je risque de ne pas tout à fait tenir le rythme d’un article livre par semaine (à moins que vous ne teniez vraiment à ce que je présente les livres de ma bibliographie de thèse ? ^^). Alors pour me faire pardonner, je ne vous présenterai pas aujourd’hui un seul livre, mais une série. Une loooooongue série. Introducing l’Agent des Ombres écrit par Michel Robert.

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Le livre : La série dont je vais parler ici n’est pas une série terminée. Je veux dire par là, mais vous l’aurez compris, que régulièrement tous les ans, un nouveau titre sort pour poursuivre l’histoire, et je ne sais pas (et je ne suis pas sûre que l’auteur sache) dans combien de tomes elle sera terminée (je dirais bien le plus tard possible mais bon, tout a une fin…). Elle comporte actuellement huit titres, sortis chez Mnémos puis chez Fleuve Noir entre 2004 pour le premier titre, l’Ange du Chaos et 2014, avec Ange et Loki. Les six premiers ont d’ores et déjà été réédités chez Pocket (et sont donc disponibles moins chers).

L’auteur : Michel Robert est un auteur français né en 1964 et reconverti dans l’écriture après une carrière de handballeur professionnel. Il a participé au cycle de La Malerune de Pierre Grimbert avant de se lancer dans l’Agent des Ombres, et a aussi entamée une autre série toute aussi intéressante, basée sur les mêmes ambiances sombres et violentes que l’Agent des Ombres, La Fille des Clans.

Mon avis : L’Agent des Ombres peut être considérée comme une série de fantasy classique (races, mondes, ambiance med-fan) mais assez sombre et violente, basée dans un univers multi planaire où la survie est une activité à plein temps, chaque plan recelant ses dangers, ses intrigues, ses souverains sanguinaires plus ou moins avoués, mais aussi ses merveilles, ses sources de plaisirs ou ses richesses… Au milieu de luttes inter planaires visant comme de juste à savoir qui va gouverner l’univers entretenir l’équilibre du monde, les querelles intestinales propres à chaque royaume viennent complexifier encore l’échiquier politique, et chaque personnage n’est qu’un pion entre les mains de puissances qui les dépassent, à commencer par celle du Destin.
Par où commencer ? Résumer ne va pas être facile. Je vais être très honnête : c’est sans doute paradoxal pour quelqu’un comme moi qui aime la série au point de dévorer chaque nouveau tome en quelques heures lorsqu’il sort, mais je n’aime pas le héros. Non, je déconne pas, je vous jure. Je trouve l’univers de ces livres tellement fascinant et des personnages jugés secondaires tellement intéressants que je pense qu’il est presque dommage qu’on se concentre beaucoup sur lui (malgré le développement desdits autres personnages). Parce qu’à mes yeux, tout surpuissant, grand guerrier sanguinaire, sans pitié, brillant, beau ténébreux etc qu’il soit, Cellendhyll de Cortavar est, en comparaison avec d’autres héros ou personnages du même genre de cette saga ou d’autres, un pleurnicheur et un emmerdeur de première.

Bon, certes, ok, d’accord, il lui arrive des crasses assez énormes (ce qui ne parle pas en sa faveur, c’est lourd qu’il soit un aimant à ennuis) : trahi par ses amis dans sa jeunesse, et après avoir frôlé la mort une première fois, il s’engage au service de Morion, Prince du Chaos dont les manigances ne sont connues que de lui (et encore on se demande), et en agent des Ombres accompli, réussit souvent avec succès mais difficultés ses complexes missions, tout en semant la mort et les embrouilles sur son passage, mais aussi des alliés, des situations parfois cocasses et en réglant ses propres comptes. Il est au cœur d’un mystère prophétique qui lui apporte des ennemis qu’il ne parvient pas toujours à définir (en plus de ceux qu’il a déjà) et devient lui même l’objet d’enjeux qui le dépassent. Mais bon sang, quel sale caractère ! Sérieusement, voilà un personnage qui, presque à chaque fois qu’il lui arrive quelque chose de désagréable (mettons deux à trois fois par chapitre ?) va cogner d’abord, réfléchir après, envenimer une situation déjà souvent peu brillante et se retrouver encore plus dans les problèmes. Et s’en plaint. Non mais sérieusement ? (J’exagère un peu. A peine.)
Bon, je n’aborderais pas ici les histoires de couples (très nombreuses, très décrites dans leurs moindres détails les plus osés et soumises à des variations), de drogues (la drogue, c’est le mal les enfants, ça vous fait faire n’importe quoi, même quand vous êtes haut placé dans la hiérarchie chaotique), de techniques de combat (je vous laisse savourer ça par vous même, même si après huit tomes je commence à me sentir un ch’tit peu blasée). Par contre, laissez moi vous introduire mon personnage préféré, qui a fait l’objet d’un tome additionnel portant son nom : Gheritarish, le guerrier loki à la peau bleue, aux mœurs extrêmement dissolues et à la bonne humeur que je n’hésiterai pas à qualifier de proverbiale. La quasi antithèse de son meilleur ami Cellendhyll.
Je ne peux pas noter chaque tome individuellement, même si vous imaginez bien qu’il y en a que j’ai préférés aux autres. Néanmoins, j’accorde à la série malgré ma sérieuse envie de baffer l’Ange du Chaos, une note de 17,50/20.

Un extrait :
« Quinze minutes plus tard, Gwendh’aïel délaissa sa garde pour le rejoindre. Le jeune homme semblait glisser sur l’herbe, effleurant à peine le sol de son pied. D’un sifflement discret, il intima à son jeune compagnon de le remplacer. Arrivé devant l’Adhan, Gwendh’aïel lança d’une voix mélodieuse, chantant plus que parlant :

– Gheritarish, as-tu dis tout à l’heure ? Gheritarish An Loki-C’haras An Gwen’Dallavallach ? Gheritarish le Tueur-de-Dragon ?

– On l’appelle aussi Double-Hache, Boule-de-Poils, l’Obsédé et Gros-Soiffard… puisque tu aimes les surnoms. Tu connais Gher ? C’est mon compagnon de bouclier. Tiens, si vraiment tu connais le Loki, tu devrais reconnaître ceci…
Cellendhyll écarta le col de sa tunique pour ôter un pendentif qu’il tendit au Fendyr. Celui ci examina l’objet. Une griffe de dragon accrochée à un cordon de cuir. Un cadeau de Gheritarish. Son sceau en quelque sorte. Le Fendyr dévoilà ses dents opalines en un sourire radieux :

– Gheritarish An Loki-C’haras est un ami personnel de notre roi Gwerch’aïi, expliqua le forestier. Il a reçu le titre d’Ami des Fendyrs après lui avoir sauvé la vie. Le compagnon de bouclier de Gheritarish n’aura rien à craindre de notre peuple, je le proclame devant tous !

– C’est la meilleure ! s’exclama Cellendhyll en rangeant son collier. Ce gros fiérot poilu va adorer. Quand je vais lui raconter, il ne va plus se sentir !
Saisi d’une soudaine bouffée d’affection à l’égard de son ami Loki, il sentit les souvenir refaire surface. Lors d’une soirée d’été passée au sein des clans nains de l’Ouest, après avoir ingurgité plusieurs cruches d’alcool local, Gheritarish avait fait le pari de tuer un dragon à main nues. Un dragon adulte, avait-il précisé dans les brumes de son délire éthylique. Le lendemain, il avait disparu. Deux semaines plus tard, il revenait sur une civière, porté par des patrouilleurs nains. Grièvement blessé mais vainqueur. »